L’adolescence : quels investissements ?

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4 mai 2011

Tous autodidactes, aucun ne connaissait le solfège et pourtant la cassette que nous avons enregistrée à l’époque au bénéfice de CVA n’était faite que des chants de notre composition. J’ai vu ces ados aller travailler pour s’acheter leurs instruments de musique, batterie, guitare basse, piano etc. J’ai vraiment réalisé alors que nous répondions à un besoin. Nous avons touchés pas mal d’adolescents dont les parents n’étaient pas chrétiens.

Alors vous dire que je suis convaincue qu’aujourd’hui, s’investir pour les adolescents est nécessaire voire indispensable, ne m’est pas difficile. Cela fait partie depuis de mon quotidien. Classes bibliques, écoute, ateliers d’expression, groupe de chants, comédies musicales, pièces de théâtre, sports, camp de vacances, etc. Répondre à un besoin de quelque façon que ce soit est un investissement.

Mes secrets

Mais n’attendez pas de moi que je vous donne  des « recettes », je n’en ai pas ! Par contre j’ai des secrets :

  • Je les ai toujours aimés tels qu’ils étaient, sans jugement de valeurs. C’est important de dire à un adolescent “tu es unique, même si tu as besoin des autres pour te construire. C’est la raison pour laquelle tu as de la valeur. Tu as un avenir même si tout semble fermé autour de toi. Quelqu’un que je connais intimement t’aime d’un amour immense. Il t’accepte sans jugement de valeur, il te comprend parfaitement, à lui tu peux tout lui dire, il veut devenir ton confident. Jamais il ne te décevra.”
  • Ma source d’inspiration : Dieu. Partout où je suis allée, je n’ai jamais reproduit ce que j’avais fait par le passé. Il a fallu constamment se renouveler, car jamais les besoins n’ont été les mêmes. Lorsque l’inspiration ne venait pas, ou que je ne savais comment répondre, la prière était ma solution.
  • L’important n’est pas faire pour faire, mais avant tout répondre à ce que les adolescents attendent.

Si nous nous intéressons à la forme que peut prendre l’adolescence, nous pouvons dire premièrement qu’il n’y a pas « une » mais des adolescences. Il y a autant, sinon plus, de manières d’être adolescent que de manières d’être homme ou femme, puisque justement l’adolescence est une période de multiples essais et erreurs pour chacun.
« Une histoire à soi » disait Françoise Dolto. « Ni bonne ni mauvaise, faite de bonheurs, de malheurs, d’incidents, d’accidents, de joie et de souffrance. »
La famille, l’école, la société, l’église, favorisent ou inhibent (supprimer ou ralentir) cette construction. Sommes-nous de ceux qui la favorisent, qui la facilitent ?

D’une époque à l’autre

Combien de fois ai-je entendu de la part d’adultes «Cela doit être difficile de vous occuper d’adolescents ?» Ma réponse a toujours été : « Mais tellement motivant ! »
Ou encore : « Les jeunes d’aujourd’hui ne sont plus les mêmes ! » Si nous nous posons la question de savoir si les adolescents d’aujourd’hui vont mieux ou moins bien que ceux d’hier, les statistiques quantitatives quelles qu’elles soient ne peuvent suffire. En effet, il n’existe aucun critère objectif trans-époques pour répondre à cette question, même si nous pouvons épidémiologiquement constater une augmentation de suicides, des décrochages et des accoutumances. En réalité, ces études révèlent la manière d’aller mal des ados et incitent à trouver de nouvelles solutions sans dire si une époque est préférable à une autre.

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Dites-moi, vous les adultes, étiez-vous tellement différents de ces ados d’aujourd’hui « aux pantalons trop grands, avec leurs poings dans les poches et les yeux sur leurs baskets ? » Avec le temps qui passe, on oublie notre jeunesse, nos hésitations, nos révoltes. Alors on les observe, on les étudie, en même temps qu’ils nous fascinent ils nous font peur, ils nous effraient parfois, et c’est ainsi que l’on part en guerre contre nos enfants. Si le monde a changé avec son mode de vie, ses moyens de communications, d’éducation, sa culture, les familles souvent éclatée, recomposées, monoparentales … l’adolescent lui demeure un être humain qui doit faire le deuil de son enfance et naître à sa vie d’adulte avec tout ce que cela comporte. Nous savons qu’aucune époque ne fait référence en la matière. Plus l’homme mettra une distance avec son créateur plus le mal progressera.

Que pense-t-on des adolescents ?

Certains diront ce sont des jeunes rebelles, secrets, maussades, égocentriques… Mais ces qualificatifs dépeignent-ils réellement l’adolescent type ? Faut-il qu’il soit question de problèmes entre les adolescents et leur famille ? L’école ? La société ? Pas nécessairement.
De nombreuses études sur le sujet rapportent que beaucoup de parents ne rencontrent aucune difficulté grave avec leurs adolescents. Ils vivent en harmonie avec eux dans un climat d’ouverture et les encouragent à accéder à l’indépendance tout en leur imposant des règles raisonnables.

Le terme adolescence aujourd’hui est un mot à connotation négative qui pèse lourd sur les épaules des jeunes. Combien de fois ai-je entendu de la part des adolescents : « Mes parents disent que je suis rentré dans l’âge bête »…  Mais les adolescents ne sont pas une espèce distincte, mais des êtres humains tout comme leurs parents, leurs professeurs, leurs animateurs, leurs voisins etc.… Ils doivent eux aussi faire face aux problèmes quotidiens qui se présentent dans un monde complexe et changeant. A nous de les y aider, de façon intelligente, raisonnable et responsable.

Les parents

Savez-vous que l’adolescence n’est pas une maladie !
De nombreux parents redoutent l’adolescence et sa crise. Mais l’enfant ne se transforme pas soudain en un monstre ! Au contraire, c’est une étape qui peut bien se passer, à condition d’avoir quelques repères et d’éviter les idées reçues. La crise d’adolescence porte- telle bien son nom ? Car lorsqu’un enfant devient un adolescent, il change forcément… Mais ce n’est pas toujours une crise. Certains pédopsychiatres préfèrent le terme “mutation.”

Cette période de transition engendre souvent de la tension dans le foyer. Les jeunes se posent toutes sortes de questions, à savoir : «Qui suis-je ?», «Qu’est-ce que je vais faire dans la vie ?», «Comment vais-je parvenir à m’entendre avec les autres ?». Ils tentent souvent d’y répondre en défiant l’autorité et en mettant les règles à l’épreuve. Les parents peuvent les aider en les encourageant à assumer davantage la responsabilité de leurs choix et de leurs actes tout en continuant à veiller sur eux et à les guider. Même si l’adolescent se plaint fréquemment d’être traité comme un bébé, il a encore besoin de structure en termes d’attentes, de routines et de valeurs pour assurer sa sécurité et son bien-être.

Les parents se sentent parfois dépassés, à juste titre, par la tension qu’entraîne l’adolescence. Il y a cependant moyen d’améliorer les choses. On peut commencer par réveiller nos souvenirs et nous demander : «Adolescent, dans quelle mesure est-ce que je me confiais à mes parents ?», «Étais-je très critique et porté à argumenter ?», «Quels étaient mes rêves et mes craintes ?». Les réponses à ces questions peuvent nous aider à mieux accepter le comportement de nos adolescents. Certaines réalités demeurent les mêmes à toutes les époques et dans toutes les cultures. L’adolescence est toujours un combat pour l’indépendance, une période d’affirmation et d’opposition aux parents.

Transformations

Tout comme nous à leur âge, les adolescents doivent faire face à des transformations physiologiques importantes, des hauts et des bas émotifs, des pulsions sexuelles inconnues et des pressions de leurs camarades; leur identité s’acquiert, ils ont à prendre des décisions importantes et ils doivent composer avec la solitude et l’anxiété qui en découlent.

L’isolement social

Il constitue un autre problème. Étant donné les familles moins nombreuses, la mobilité accrue et le taux élevé de divorces, les adolescents ne peuvent plus compter sur les proches parents pour contrer les situations difficiles. Lorsque la tension monte, il n’y a peut-être personne vers qui se tourner pour obtenir de l’aide et des conseils, personne pour intervenir et désamorcer la crise.

Quelle place dans la société ?

Les adolescents n’ont aucun statut, aucune place pour eux dans la société. Ils ne sont plus utiles comme par le passé pour les corvées comme la traite des vaches et la coupe du bois, et leurs gains ne sont généralement pas essentiels à la subsistance de la famille. De nos jours, rares sont les emplois qui donnent aux jeunes l’impression d’être utiles et appréciés. Par le passé, les jeunes atteignaient rapidement la maturité. Maintenant, nous leur demandons d’être dépendants et disciplinés jusqu’à ce qu’ils acquièrent la formation nécessaire pour trouver un emploi dans une société axée sur la performance.

Le monde évolue rapidement ; de bien des façons, il est différent de celui dans lequel nous avons grandi. Les adolescents vivent aujourd’hui dans une société plus complexe et plus impersonnelle. Ils sont également aux prises avec le sida, la violence et la rareté des emplois. La pression est vive. Les adolescents sont devenus la cible des agences de publicité et des médias, qui les incitent à brûler les étapes et à tout expérimenter sans attendre

L’influence des camarades

Elle est souvent perçue comme étant négative alors qu’en fait, elle est en grande partie positive. Les adolescents s’aident à demeurer dans la bonne voie souvent. Les parents, de leur côté, peuvent aider leurs jeunes en les encourageant à amener des amis à la maison. Faire de son foyer un endroit accueillant confère de la confiance à vos adolescents.
Il est important pour eux d’établir des rapports avec les autres ; d’où l’importance de les mettre en relation avec des amis chrétiens. Lorsqu’ils s’éloignent de leurs parents, les adolescents cherchent à se faire accepter des autres et veulent pouvoir créer leur propre environnement social.

Le maillon sensible de la société

L’adolescence est en effet ce moment où le jeune met à l’épreuve les liens familiaux et sociaux, tente d’y trouver sa place en intégrant les valeurs et capacités symboliques du monde qui l’entoure. Il n’est donc nullement surprenant que la « jeunesse » se révèle être le maillon le plus sensible et, de ce fait, un des meilleurs indicateurs de l’état de santé d’une société, un témoin de ses fragilités et de ses richesses. L’adolescence réalise en quelque sorte une épreuve de vérité sur l’efficacité symbolique effective des constructions sociales.
Ainsi, la recrudescence des troubles scolaires peut s’envisager comme une interpellation adressée aux  acteurs de l’enseignement quant au sens et à l’utilité des savoirs, et quant à l’adéquation de leur mode de transmission. De même, l’augmentation des tentatives de suicide et des suicides chez des jeunes sans problématiques personnelles psychiatriques, force la société toute entière à envisager la question cruciale d’une impasse de la création de sens à partir des difficultés de l’existence.
La violence des jeunes interroge encore la défaillance du rôle structurant des lois. La recrudescence des troubles alimentaires, anorexie et boulimie, interroge les fantasmes ambiants de contrôle de chacun sur la vie, la mort, le corps.

Les adolescents et la foi

« Je garde le souvenir de ta foi sincère, cette foi qui se trouvait déjà chez ta grand-mère Loïs et ta mère Eunice. A présent elle habite aussi en toi.  » L’apôtre Paul avait noté le rôle remarquable de Loïs et d’Eunice qui avaient réussi à transmettre leur foi à Timothée. Cette foi devint ensuite une réalité dans sa vie.
Qu’avaient-elles donc fait pour que Timothée suive leurs traces dans la foi ? Elles avaient enseigné à Timothée depuis sa plus tendre enfance les Saintes Écritures, car elles savaient qu’elles pouvaient lui donner la vraie sagesse et le conduire au salut en Jésus-Christ.
Nos enfants nous connaissent. Ils voient nos attitudes et nos actes. Notre propre conduite doit être en harmonie avec notre enseignement.
Attention de ne pas projeter sur eux une image négative de la vie chrétienne ! Ils n’ont peut-être pas envie de vivre comme nous ?

Notre responsabilité première

…en tant qu’adulte : les aimer comme ils sont et leur communiquer ce que nous croyons qui est bon, voilà la première action raisonnable. Si nous investissons dans le domaine de la foi, nous ne le regretterons jamais. Et le premier investissement que nous pouvons faire est en effet la transmission de la parole et le témoignage vécu d’une foi sincère, vivante et, accompagnée de prières. Le vœu de mon cœur et ma prière pour eux est qu’ils soient sauvés. Prions pour nos enfants. “Tu seras sauvé toi et ta famille.”

La mission de l’église

Je crois que ce qui est le plus important n’est pas d’être spectateur, mais acteur. Que sommes- nous capables de leur communiquer, de leur donner, comment pouvons-nous les aider, les responsabiliser, leur donner confiance pour qu’ils puissent dans cette période de mutation où ils sont fragilisés sentir auprès d’eux des adultes qui ont des repères, des référents sur qui ils peuvent compter. En m’occupant d’eux, j’ai toujours eu le sentiment de participer à une construction, d’y apporter ma pierre !

Ce début de 21ème siècle est marqué par de profondes mutations de la société, ou les repères sont absents, les enfants et les adolescents, par des formes diverses de comportement, nous interpellent sur leur relation au monde d’aujourd’hui et nous incitent à réfléchir sur les réponses à apporter pour les accompagner vers l’âge adulte.

Nous aimerions mettre en place, j’en suis convaincue, un ensemble de mesures, de moyens constituant un plan à la hauteur des circonstances afin de rendre cette période tout à fait singulière de la vie la plus praticable possible, pour que l’épreuve adolescente se fasse de la meilleure façon, dans une société où il n’y a plus repère.

La mission des chrétiens et le témoignage de l’église sont importants. L’être humain n’est ni pire ni meilleur que ce qu’il était hier. Il demeure je crois le même, sa nature n’a pas changé, et ce qui me réjouit vraiment c’est que Dieu nous aime et qu’il aime les adolescents du 21ème siècle de  la même manière que ceux du premier siècle. Il a encore aujourd’hui des solutions et un avenir pour eux. Dans ce monde où l’on a tendance à voir tout en noir, où il semble que plus rien ne va, quel bonheur de dire à un ado : Dieu t’aime, il te comprend, Il est un avenir pour toi, Il a donné Jésus son fils pour que  tu sois sauvé. Si tu le pries et lui fais confiance Il sera ta force, ton aide, ce ne sera pas tous les jours facile, mais il sera avec toi et tu pourras compter sur et avec lui. Et ça, c’est super !

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Les adolescents qui sont-ils ?

Des êtres en devenir, en construction, sans défense, je dirais en chantier. Il leur faut donc des mesures de sécurités impératives.

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